dimanche 14 novembre 2010

Dans l'air, nous suivons des yeux la fumée *




Je suis fumeuse. Grosse fumeuse. C’est mon seul vice mais b…, ce que j’aime ça ! Quand on me questionne sur mon addiction (c’est le mot à la mode), je réponds que j’ai du plaisir à fumer, un orgasme pulmonaire. D’ailleurs, on ne dit plus alcoolique mais alcolo-dépendant, j’exige donc qu’on ne dise plus fumeur mais tabaco-dépendant. Je quitterai alors le statut de vicieuse pour celui de malade et ça me plait mieux. Encore que… J’aime assez un peu de vice.

Depuis la loi qui nous interdit les lieux publics et nous oblige à sortir pour en griller une, c’est le grand n’importe quoi. Je n’ai jamais vu autant de fumeurs ! Il y en a partout, devant les entrées des sociétés, aux terrasses (chauffées) des cafés, devant les bars la nuit, devant les bouches de métro, etc. Et surtout j’assiste à une invasion de mégots, c’est dégoutant. Si, si, même pour une tabaco-dépendante comme moi, voir tous ces gens fumer partout et ces mégots sur les trottoirs, c’est désagréable. Comme le geste du fumeur est contagieux, je n’ai jamais autant fumé dehors.

Les riverains des cafés sont encore plus embêtés que moi : jusqu’à ce que le bar ferme, ils doivent supporter une foule de gens sous leurs fenêtres qui sont sortis du bar pour fumer et en profitent pour tailler une bavette. Et comme fumer est un acte gai, ils rient et parlent fort. C’est très gênant quand on veut dormir.

Pour faire taire les fumeurs la nuit sur le trottoir, la mairie de Paris a trouvé l’idée : les chuteurs et les mimes. Les premiers feront chuttttt, les seconds serviront de "médiateurs artistiques" chargés de ramener le silence dans les rangs.
Je suis pliée de rire.


* tiré de l’opéra Carmen, musique de Georges Bizet, sur un livret d'Henri Meilhac et Ludovic Halévy, d'après la nouvelle Carmen, de Prosper Mérimée. Carmen est une femme comme je les aime, passionnée, libérée et fumeuse.

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