vendredi 9 juillet 2010

La déportation

La France et les français devraient être fiers : il y a eu proportionnellement moins de déportés en France que dans les autres pays européens.
Sauf que je ne sais pas comment on peut utiliser les pourcentages quand on parle de vies humaines. Un être humain est un monde, chaque victime est une victime de trop.

En France, on estime le nombre de déportés à 20% de la population juive globale. Ce qui nous place à un rang flatteur par rapport à d’autres pays, par exemple à l’Autriche où 30 à 25% des Juifs ont été déportés.
Mais ces pourcentages ne représentent rien, et en tableau, c’est flagrant.

Le classement en pourcentage :

Pays Pourcentage Nombre
Danemark 1% 77 personnes
France 20% 83.000 personnes
Italie 20% 9.700 personnes
Belgique 28% 28.500 personnes
Grèce 80% 65.000 personnes
Pays-Bas 84% 106.000 personnes
Autriche 30 à 35% 65.000 personnes
Norvège 30 à 35% 750 personnes
Roumanie 30 à 35% 270.000 personnes

Effectivement, dans ce tableau, la France est seconde, score honorable avec « seulement » 20% de sa population déportée.

Le classement en nombre de personnes :

Pays Pourcentage Nombre
Danemark 1% 77 personnes
Norvège 30 à 35% 750 personnes
Italie 20% 9.700 personnes
Belgique 28% 28.500 personnes
Grèce 80% 65.000 personnes
Autriche 30 à 35% 65.000 personnes
France 20% 83.000 personnes
Pays-Bas 84% 106.000 personnes
Roumanie 30 à 35% 270.000 personnes

Mais dans ce tableau, ce n’est plus le cas, la France occupe les dernières places.

Les nazis et leurs nervis remplissaient des trains, ils ne s’occupaient de pourcentage. Ils accrochaient des wagons, y jetaient la maximum de personnes ; les trains devaient partir remplis.
La France a largement fourni de quoi remplir les trains dévolus à la déportation des Juifs. Que le pourcentage final soit faible ou plutôt, qu’on le considère faible parce qu’on comptabilise ces pauvres victimes en pourcentage est honteux.
Je me fiche de savoir combien il y avait de Juifs en France « avant déportation », ce que je sais, c’est ce chiffre brut, terrible : 83.000 Juifs vivant en France à cette époque sont partis en déportation.

Le langage

Tant qu’ils sont bébés, on leur parle à peu près normalement. On bêtifie parfois mais dans l’ensemble, on s’exprime avec nos mots, sans chercher à se mettre au niveau de leur langage, puisque justement les bébés ne parlent pas. Et c’est très bien, c’est en nous écoutant qu’ils apprennent. Ils mettent du sens aux mots petit à petit.
Mais dès qu’ils savent parler, on change tout, au lieu de leur apporter un vocabulaire nouveau, riche, excitant – dont ils trouveront le sens seuls comme ils l’ont fait jusque là – on baisse le niveau pour se mettre à leur portée.
Ca donne : le papa plante une graine dans le ventre de la maman.
Au lieu de : le spermatozoïde du papa rencontre l’ovule de la maman. Ce qui est bien plus joli. Et surtout, je refuse d’être un jardin qu’on ensemence !
On dit : donne à maman, au lieu de : donne-moi. Et l’on s’étonne que l’enfant jongle mal avec les sujets alors qu’on lui parle à la troisième personne. Comment apprendre à dire Je dans ces conditions ?